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Et maintenant!... je suis la risée de plus jeunes que moi, De ceux dont je dédaignais de mettre les pères Parmi les chiens de mon troupeau
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Mais à quoi me servirait la force de leurs mains? Ils sont incapables d'atteindre la vieillesse
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Desséchés par la misère et la faim, Ils fuient dans les lieux arides, Depuis longtemps abandonnés et déserts
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4
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Ils arrachent près des arbrisseaux les herbes sauvages, Et ils n'ont pour pain que la racine des genêts
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5
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On les chasse du milieu des hommes, On crie après eux comme après des voleurs
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Ils habitent dans d'affreuses vallées, Dans les cavernes de la terre et dans les rochers
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Ils hurlent parmi les buissons, Ils se rassemblent sous les ronces
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Etres vils et méprisés, On les repousse du pays
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Et maintenant, je suis l'objet de leurs chansons, Je suis en butte à leurs propos
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Ils ont horreur de moi, ils se détournent, Ils me crachent au visage
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Ils n'ont plus de retenue et ils m'humilient, Ils rejettent tout frein devant moi
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Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds, Ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine
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13
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Ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte, Eux à qui personne ne viendrait en aide
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Ils arrivent comme par une large brèche, Ils se précipitent sous les craquements
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Les terreurs m'assiègent; Ma gloire est emportée comme par le vent, Mon bonheur a passé comme un nuage
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Et maintenant, mon âme s'épanche en mon sein, Les jours de la souffrance m'ont saisi
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La nuit me perce et m'arrache les os, La douleur qui me ronge ne se donne aucun repos
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18
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Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme, Il se colle à mon corps comme ma tunique
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Dieu m'a jeté dans la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre
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Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas; Je me tiens debout, et tu me lances ton regard
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Tu deviens cruel contre moi, Tu me combats avec la force de ta main
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Tu mu soulèves, tu mu fais voler au-dessus du vent, Et tu m'anéantis au bruit de la tempête
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Car, je le sais, tu me mènes à la mort, Au rendez-vous de tous les vivants
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Mais celui qui va périr n'étend-il pas les mains? Celui qui est dans le malheur n'implore-t-il pas du secours
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N'avais-je pas des larmes pour l'infortuné? Mon coeur n'avait-il pas pitié de l'indigent
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J'attendais le bonheur, et le malheur est arrivé; J'espérais la lumière, et les ténèbres sont venues
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27
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Mes entrailles bouillonnent sans relâche, Les jours de la calamité m'ont surpris
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Je marche noirci, mais non par le soleil; Je me lève en pleine assemblée, et je crie
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Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches
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Ma peau noircit et tombe, Mes os brûlent et se dessèchent
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Ma harpe n'est plus qu'un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs
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